9.5.11

Caminhando, esquecer tudo.

Apanhar um autocarro. Rodoviario. Rede Nacional Expressos. Se sentir portée par la route. Partir. Il n'existe pas de sensation plus apaisante. Il n'y a rien à prendre en charge, pas d'arrêts à compter, le chauffeur nous conduit au terminus. On arrivera à la nuit, on repartira au petit matin. On dormira la tête contre la fenêtre, les jambes recroquevillées sur le siège de devant. On regardera passer la route sans rien dans la tête. En hauteur, rien ne vient accrocher le regard. Une éolienne, des champs, un camion rouge, des moutons, une forêt d'eucalyptus : le paysage, quel qu'il soit, se fond dans un tourbillon de couleur dont les détails n'atteignent plus nos pensées. Pas de musique dans les oreilles, mais il y en a en permanence dans ma tête : c'est ma playlist de voyage, elle me tient compagnie, somnole avec moi, se réveille peu avant l'arrivée et s'intensifie en même temps que les battements du coeur au moment d'entrer dans une nouvelle ville.

Ce sentiment que l'on va quelque part, sans pouvoir influer sur la destination, sur le chemin à prendre, et qu'enfin notre esprit peut s'envoler des heures durant en regardant le ciel, le vert du talus qui défile, ou en fermant les yeux.

Porto Moniz - Madeira 01.2011
 

6.5.11

Eu sou portuguesa.

Aujourd'hui, je m'installe au Magnus Café pour la première fois depuis très longtemps, et ça me rappelle le premier semestre, quand on courrait ici en catastrophe avec Iza parce qu'Internet nous avait encore lâché à la maison, et qu'on avait besoin de Facebook, là, tout de suite, maintenant. Et pour une raison obscure, ça me donne aussi envie d'écrire un nouvel article sur ce blog, après un long silence. Il faut dire que mars n'a pas été palpitant, donc je n'avais rien à raconter, et que avril a été tellement rempli que je n'avais pas le temps de m'assoir pour écrire !

Je suis rentrée de Manchester le 3 avril, du Damian Marley dans la tête (http://www.youtube.com/watch?v=OMGd3mAfl-0) et avec sous les yeux le programme d'un mois où je n'allais pas beaucoup travailler. D'abord, c'est Julie qui m'a rendu visite, et elle ne plaisante pas quand elle dégaine son appareil photo, croyez-moi... Entre les 40 milliers de clichés, dont un bon nombre représentant nos pieds ensandalés, je pense que j'ai quand même réussi à remplir mon rôle de guide touristique portuense, bonus de bacalhau+meilleur café du monde sans frais inclu. J'ai  pu prouver à la blonde mes connaissances en matière de fabrication du Porto en anticipant les phrases de la guide des caves Croft (on en aura soupé du "belgium chocolate). Nous sommes également allées nous jeter dans le vent d'Espinho, acheter des épluches légumes, bronzer et nous mettre du vernis au Palacio de Cristal, et c'était priceless. Merci d'être venue amiga.



Une semaine après, ce sont les vacances qui se sont gentiment montrées, et m'ont mis dans un bus en partance pour Evora, ses murs blancs et jaune d'oeuf, ses ruines romaines et ses petites rues embaumant le soleil et les orangers. Mon hôte couchsurfing n'ayant pas montré le bout de son nez du week-end et m'ayant laissé son chien à garder en plus de ses clés et de son canapé, j'ai passé deux très petits jours à me balader dans la ville, la laisse du chien en question dans une main, l'appareil photo dans l'autre (très inconfortable, je ne vous conseille pas l'association), mon super sac Décath sur le dos et le plan de la ville en poche. C'est une très petite ville finalement, très jolie, mais qui se découvre rapidement. Le dimanche après midi (arrivée le samedi matin), mon hôte Miguel n'ayant toujours donné aucun signe de vie, j'ai décidé de fuir pour Faro, abandonnant le chien à son triste sort et à sa gamelle d'eau, et la clé chez le voisin de 90 ans qui failli faire une attaque quand j'ai sonné à sa porte.


Templo de Diana

Universidade de Evora


Prochaine étape : Faro. J'y arrive après 5 nouvelles heures de bus, dont je sors sans plan, sans nouvelles de mon nouvel hôte couchsurfing, et commençant à vaguement à me demander où j'allais bien pouvoir dormir cette nuit... Après avoir rencontré un australien tout aussi paumé que moi et avoir discuté un peu avec lui (monsieur était tout de même prof de fitness, c'était la première fois que j'en rencontrais un en vrai ! je n'ai malheureusement pas réussi à mieux comprendre ce qui pouvait pousser quelqu'un à pratiquer cette étranger profession), Max m'a enfin rappelé, et m'a expliqué comment me rendre chez lui. Chez lui, donc : un appart d'Erasmus (un de plus) abritant deux urkrainiens et un brésilien en résidents permanents, et tout particulièrement pour la nuit une couchsurfeuse américaine, un ami iranien, et moi. Beaucoup trop de candidats pour l'unique canapé, j'ai finalement terminé sur le matelas du balcon (couvert), crevée mais heureuse d'enfin parler à des gens et de ne pas être condamnée à faire la conversation avec un chien portugais.

A Faro, il ne faisait pas beau. Ce qui fait que la plage, unique attraction de la ville, n'avait plus grand intérêt. Commençant à être accro au bus*, j'en ai attrapé un de plus à destination de Tavira, charmante (mais pluvieuse) bourgade à l'est de Faro, toujours sur la côte. Visite des jardins du château, escapade le long de la rivière, embarquement dans un bateau rempli de surfeurs (des vrais, pas des gens qui squattent le canapé des autres comme moi), débarquement sur une île minuscule sur laquelle j'ai accompli la prouesse de me perdre... Il pleut, il pleut, il pleut tellement que c'en est un peu déprimant. J'ai écrit pour passer le temps, recroquevillée sur la chaise en plastique d'un bar de touristes, j'ai écrit des pages et des pages de pluie et de sable et de voyages en bus. Je suis rentrée après avoir assisté au dégoûtant spectacle d'une fille de 13 ans éclatant les boutons d'acné de son mec, sur les genoux duquel elle était impudiquement assise.




Pluie pluie pluie



Rentrée chez les ukrainiens, tout le monde est plongé dans le débat suivant : comment vivre trois mois avec 30€ ? En tout cas, pas en allant boire une bière à 7€ dans un bar super posh comme nous l'avons fait plus tard...


Le lendemain, Max était sensé m'accompagner à Lagos en train, avec pour projet principal de nous baigner dans les criques "paradisiaques" de cette "cité préservée" (merci les avis des guides touristiques). Sauf que j'ai été la seule à me réveiller à temps pour courir jusqu'à la gare et me jeter dans le dernier train du matin : c'est donc en solitaire que j'ai profité des vagues déchainées (cette fois j'avais prévu le maillot), des falaises ocres et creusées de grottes sous-marines, et des milk-shakes au chocolat en terrasse.. C'est d'ailleurs sur cette terrasse que j'ai malencontreusement oublié mon écharpe, ma jupe de roots, la prunelle de mes yeux ! J'ai rarement couru aussi vite que sur le trajet gare des bus-café en question, risquant à chaque foulée de percuter un touriste allemand, de me tordre la cheville sur les pavés fous ou (pire !), de rater le dernier bus de la journée... Finalement (je ne vous tiendrais pas en haleine plus longtemps), j'ai retrouvé mon écharpe qui séchait sagement sur la chaise où je l'avais installé après m'en être servi comme serviette de plage : soulagement intense. Puis j'ai réussi à trouver un trajet de bus un brin alambiqué qui allait me ramener à Faro, m'évitant de moisir une nuit à Lagos, en tongs, short et maillot de bain mouillé.





9.2.11

Fevereiro blues

Je me rend compte que tenir ce blog à jour est bien plus difficile que je ne l'avais imaginé. Etrange paradoxe de se dire que plus on fait de choses dans sa vie, et moins on a envie de les raconter sur une page internet... Frustration aussi, de ne plus être capable d'écrire quoi que ce soit alors que je devrais déborder d'inspiration et de paysages. Donc voilà, pour faire court et dans le désordre : j'ai déménagé, je suis partie à Madère, Vincent est venu me rendre visite, nous sommes allés à Guimarães, je passe enfin mon dernier exam samedi, et je reviens tout juste de Lisbonne, où je suis allée à la chasse aux stages.

Ca fait six mois que je suis ici, et pour la première fois, depuis quelques jours, j'ai un peu le mal du pays. Tout a commencé avec cette foutue boulangerie française que j'ai découvert avec Vincent. Juste un pain au raisin, que je me suis dit... Vous ne pouvez pas savoir comme un tout petit pain au raisin - mais qu'est-ce qu'il était boooon !!! - peut faire des ravages sur la pauvre expatriée que je suis. Quand Vincent est reparti, deux jours plus tard, j'étais prête à sauter dans l'avion avec lui rien que pour pouvoir respirer l'odeur d'une boulangerie. Et voilà, depuis, j'ai le mal du pays.

D'autant plus que mes amis du premier semestre se sont envolés, qui en Autriche, qui en Pologne, qui au Venezuela, et mes nouveaux colocataires, tout souriants qu'ils étaient au départ, ne sont pas si amicaux que ça. Et puis ils parlent portugais, ce qui est bien à long terme, mais pour le moment je me sens un peu muette et potiche (et j'ai des courbatures dans les joues à force d'essayer d'acheter leur sympathie avec mon sourire - car n'étant pas en position de faire de l'humour avec mon peu de vocabulaire, j'essaye au moins de rire à leurs blagues).

Bref, ajoutons à cela la journée chasse-au-stage crevante et dans l'ensemble plutôt décevante, la pluie qui revient et le retour de Booba sur la scène française (cf rue89, je n'invente rien), et on peut dire que je zapperais bien ce mois de février (et aussi mars tiens, pour passer directement à AVRIL et JULIE). Donc (voilà enfin où je voulais en venir) : toute visite est la bienvenue, comme toujours, et dans un délai plus court, tout envoi de colis aussi 8-) Avouez que j'y met les formes pour réclamer du courrier...

29.12.10

Edinburgh

The Castle

Cow Gate

Calton Hill


Greyfriars Bobby

Dean Village

Papa, l'Ecosse a besoin de toi pour soigner ses rodho !

7.12.10

Piqûre de rappel : pourquoi c'est toujours ultra fixe de vivre au Portugal

Iza (ma bien-aimée coloc, au cas où je ne l'aurais pas encore assez dit) est rentrée de son week-end à Évora complètement déprimée. Elle avait perdu son portefeuille et tous ses papiers, de même que son portable, avait connu une désillusion sur la gente masculine portugaise assez considérable, et, comme si ce n'était pas déjà assez, il avait plu tout le week-end. Quand je l'ai vu revenir en traînant les pieds, prête à désavouer le Portugal et à sauter dans le premier avion pour Krakow, j'ai senti le désespoir me gagner moi aussi. Mais qu'est-ce qu'on foutait dans ce pays où rien ne marche comme on veut, où personne ne se bouge pour rien, où ma carte de photocopie ne fonctionne qu'une fois sur cent ? Qu'est-ce qui nous avait pris de venir passer des mois sous la pluie, dans des apparts pas chauffés, dans une ville à demi abandonnée et qui s'écroule jusque dans notre rue* ? Quelqu'un pouvait-il nous expliquer pourquoi il n'y avait plus de pipettes au labo depuis deux semaines, pourquoi ma prof de socio s'obstinait à reporter mon exposé sur mes heures de cours, pourquoi il y avait des vers dans les castanhas de Cedofeita, et pourquoi, pourquoi, pourquoi le pur jus d'orange 100% fruit n'existait dans aucun supermarché ?

C'est donc complètement blasées que nous nous sommes attablées devant nos crackers, notre Toblerone et notre verre de Porto (merci Judyta, sans toi nous ne dînerions pas), et que la saison 7 de Grey's Anatomy est venue à nous, en dernier recours, histoire de nous rappeler que oui, certaines personnes sur Terre pouvait comprendre notre souffrance - cf Christina Yang devant le grave dilemme d'une greffe de poumon, cf aussi Lexie Grey qui a des problèmes avec sa mémoire photographique, cf enfin Callie Torres qui se fait larguer à l'aéroport alors qu'elle avait décidé de suivre sa copine mutée au Maliwi.

Amertume soudaine.

Et puis je me suis rendue compte que je partais en Ecosse deux semaines plus tard,et que je n'avais pas envie d'avoir l'impression de fuir Porto, et surtout pas envie d'appréhender le retour. Que cette année, je l'avais voulu, j'en rêvais. Que j'avais passé le concours Sciences Po avec l'image de la 3A clignotant dans ma tête. Partir où je voulais... A l'autre bout du monde, qui sait ? Bon, finalement, c'est le Portugal que j'ai choisi, l'Europe, une heure de décalage horaire. Mais mine de rien, le décalage culturel, lui, se ressent en permanence, parfois sous la forme de grosses claques et de désillusions, mais parfois aussi comme une libération. Alors voilà, j'ai décidé de redevenir optimiste. De sortir de l'hibernation dans laquelle le froid m'a plongé, de secouer un peu la lassitude qui s'est peu à peu installée, au cours de ces trois mois. J'avais besoin d'une piqûre de rappel : car, oui, c'est toujours super fixe de vivre au Portugal. Laissez-moi vous le prouver en 10 raisons.

1- On peut traverser le pays du nord au sud en 10 heures, et pour moins de 30 euros. Et oui, c'est un petit pays, mais au moins en un an, j'ai le temps de tout voir. De Bragança à Faro, à la mi-juillet le Portugal n'aura plus de secrets pour moi !

2- Porto possède un micro-climat qui peut vous faire vivre des expériences météorologiques extrêmes et complètement contraires en l'espace de moins de trois jours. Démonstration. Vendredi : température extérieure de 0°, température intérieure de 5°, temps sec et ensoleillé. Samedi : temps stationnaire, p'tête bien qu'y va pleuvoir, p'tête bien que non. En tout cas y fait pô chaud. On relève quelques éclairs, mais pas signe de pluie. Dimanche : température extérieure de 18°, on ouvre grand les fenêtres pour réchauffer l'intérieur, mais on les referme une heure plus tard pour une session de quarante heure de pluie tiède et incessante. La mousson de décembre. La rue devient torrent, l'eau infiltre toutes les pièces de la maison, mais il fait tellement chaud que je pourrais aussi bien être en tongs. Le Portugal, où l'invention du climat tropical à l'européenne.

3- Fréquenter une fac portugaise apprend à développer ses réflexes et son imagination. En effet, comme l'information/la salle de cours/le livre de la bibliothèque que vous cherchez n'est jamais là où vous pouvez le penser, il faut exhumer des trésors de créativité pour assister au bon cours, obtenir le bon formulaire ou faire une recherche bibliographique. Exemple : le planning des exams. Affiché pendant un jour et demi (ni plus ni moins) dans un couloir obscur dont je n'avais jamais entendu parler. Retiré sans raison aucune alors que pas plus d'un quart de la fac n'a dû pouvoir le consulter. Sensé reparaître sur le portail informatique. Pas de signe de vie depuis deux semaines.

4- Au Portugal, on peut faire du shopping le dimanche, et même jusqu'à minuit. Ouais ouais.

5- Au Portugal, les compagnies d'électricité nous donnent de l'argent parce qu'on a trop payé le mois dernier (et personne ne voulait nous croire quand on disait que c'était trop cher en novembre... Tsss).

6- Finalement, le portugais a beau être timide, il est très facile de trouver un sujet de conversation, il faut juste savoir lequel. J'ai appris de mes précédentes expériences que demander des renseignements au sujet du cours à son voisin de classe n'est vraiment pas la bonne méthode si on veut obtenir une réponse. Par contre, les sujets suivants ont rencontré un franc succès : la nourriture, le temps qu'il fait, le dernier match de foot. Pour ceux qui s'apprêterait à dire que c'est comme en France, je vous arrête tout de suite. Parce que oui, je parle ici de tout le monde, tout genre, tout âge, toute taille. Parce que non, il n'y a pas d'autre sujet universel. Si tu te lances au hasard sur une cible inconnue, c'est ces trois là et basta.

7- Au Portugal, ou au moins à Porto, il y a la praxe et ses petits praxistas tout de noir vêtus. En été c'était déjà très drôle de les voir suer dans leurs collants et sous leur cape. Maintenant, c'est encore plus marrant de les voir grelotter dans les mêmes conditions, tout en essayant de s'abriter des intempéries avec leur petite pochette en cuir.

8- Mes jambes sont dures comme du granit. C'est ce à quoi il faut s'attendre quand on vient vivre dans une ville construite sur une succession de collines.

9- Au Portugal il y a Izabela Stachowizc - alias Belinha Maya Stachowizca - et vivre avec une personne qui aime autant mes brownies, ça n'a pas de prix.

10- Et enfin, le Portugal c'est bien, parce que j'aime dire des mots avec plein de -chhh-, parce que j'aime faire du vin chaud avec du Minho en brique, parce qu'on peut acheter des marrons chauds partout dans la rue et que même, y a pas tout le temps des vers dedans, parce qu'on peut entrer dans les bars et aller aux toilettes sans consommer, parce qu'on peut rester dans ces mêmes bars pendant des heures avec un café, parce qu'on prend le temps, on prend le temps de tout. Parce que je peux partir de chez moi à l'heure du début de cours et toujours arriver avant le prof. Ca nuit à la productivité, mais qu'est-ce que c'est bon pour le moral.

* Référence à l'écroulement, naturel ou pas, on ne sait pas, d'une maison à 20 mètres de notre immeuble. Elle était "à vendre" depuis notre arrivée et sûrement depuis de longs mois, et les fenêtres étaient barricadées, comme celles des maisons de la moitié de notre rue. En trois mois, c'est la cinquième qui s'effondre et qui nous étouffe avec sa poussière et ses bulldozers.

30.11.10

Caralho, que frio !

Après une semaine de faible soleil - quoique assez fort pour vous défoncer les yeux, ici on a pas la neige mais on a les pavés blancs - la pluie est revenue. Doucement, sournoisement d'abord, puis version déluge comme elle a l'habitude de se montrer ici. Ca arrive sans prévenir, tu marches tranquillement sous un ciel gris et menaçant, et tu as à peine le temps de sortir ton parapluie - vert pomme de chez le chinois dans mon cas - que ça te submerge, d'un coup, sans petite bruine d'avertissement. Aguaceiro.

Hâte d'arriver à Edinburgh, qu'au moins le froid prenne un peu de sens, un peu de neige. Déjà marre de vivre dans un pays où tout est inversé. Où il fait plus frois dedans que dehors. Où j'enlève mes gants en sortant de chez moi, où je n'ai plus envie d'aller me coucher parce que je sais que la température intérieure de mon lit est de 10°, alors que dans la cuisine il fait 15° grâce au four (oui, j'ai encore fait un gâteau).

Dernières nouvelles : nous avons désormais un canapé ! Il gisait au carrefour Torrinha-Anibal Cunha, abandonné par ses anciens propriétaires - que l'on a d'ailleurs vu un quart d'heure plus tard revenir d'Ikea avec son remplaçant, tout beau, tout propre, tout neuf. Pourtant on comprend pas ce qui lui manque au vieux ! Bon ok, il est un peu déchiré - ça se recoud - il pue - mais ça se désodorise... Il est aussi infesté d'insectes - mais on a dur Raid - et recouvert de poussière crasseuse - mais un aspirateur, ça s'emprunte... Bref, le canap parfait, tout en armatures et en mousse moisie, amor a primeira vista. Nous voilà donc, Iza, Zosia et moi, rendues à pousser notre nouvel ami tout le long de la très trèèèès longue Rua Torrinha, heureusement dans le sens de la descente. Quelques pauses plus tard, on découvre que le canap fait aussi lit - vous savez, celui qui se déplie ! Notre enthousiasme en est renouvelé, et une fois rameuté un type à moustache pour nous aider, on arrive à traverser la rue et à déposer notre précieux en bas de l'immeuble. 

A l'heure où je vous parle, Ricardo-João-Pedro (il lui fallait un bon nom de portugais !) se porte bien, il est recouvert d'un magnifique drap blanc et trône dans notre salon sans fenêtre entre la table et les 3 chaises. Il a beaucoup plus à tous nos invités, venus hier soir fêter Andrzejki avec nous - car dans un monde aussi polonisé que le mien, on fête Andrzejki en faisant couler de la cire dans le trou d'une clé. Véridique.


Je ne me sens pas tellement le courage d'un compte-rendu sur mes cours et mes progrès en portugais, je dirais simplement que j'ai hâte que les premiers soient finis, que je puisse enfin m'occuper de trucs intéressants au lieu de bavarder de la fricatização palatal à qui mieux mieux. Quant aux seconds, ils se portent plutôt bien, même si ce matin je suis restée muette devant le long monologue d'une fille de mon cours d'HLPOR, ne comprenant strictement rien, l'esprit entièrement concentré sur la chaleur de mon lit au petit matin et aux heures de sommeil que j'aurais pu gagner si j'avais su que ce cours pourri avait été annulé. Voilà, conclusion : je m'améliore, mais j'ai quand même des gros moments de bug. Gênant.


Allez, pour terminer, quelques photos de Barcelone quand j'y étais il y a 2 semaines, histoire de faire pleurer les victimes du froid, de la neige, de la pluie (moi y compris).


Vue du haut du Parc Guëll


Youlita, si tu me faisais l'honneur de me passer ta version de cette splendide photo, parce qu'il me semble qu'on a un peu moins des têtes de touristes crispées sur la tienne ^^

La fameuse Sagrada Familia : 3h de queue et 10€ pour 20 minutes de visite... On a préféré zaper.



Zumo de fresa ! Zumo de naranja ! Natural !


Papa, Maman, rassurez-vous, je n'ai pas fait de folies, c'était le sac de Julie.

8.11.10

Décloîtrés #4

http://decloitres.wordpress.com/

 

Le fameux journal des 3A de Sciences Po Rennes enfin disponible en format numérique... Et où je me paye le luxe de me faire héberger ! Découvrir la vie après 60 ans au delà de nos frontières après deux mois de mobilisation nationale sur les retraites, s'accouder aux bars des quatre coins de la planètes, voyager voyager voyager... Juste un clic, et notre vie d'expats pour un an s'invite sur votre écran !