9.5.11

Caminhando, esquecer tudo.

Apanhar um autocarro. Rodoviario. Rede Nacional Expressos. Se sentir portée par la route. Partir. Il n'existe pas de sensation plus apaisante. Il n'y a rien à prendre en charge, pas d'arrêts à compter, le chauffeur nous conduit au terminus. On arrivera à la nuit, on repartira au petit matin. On dormira la tête contre la fenêtre, les jambes recroquevillées sur le siège de devant. On regardera passer la route sans rien dans la tête. En hauteur, rien ne vient accrocher le regard. Une éolienne, des champs, un camion rouge, des moutons, une forêt d'eucalyptus : le paysage, quel qu'il soit, se fond dans un tourbillon de couleur dont les détails n'atteignent plus nos pensées. Pas de musique dans les oreilles, mais il y en a en permanence dans ma tête : c'est ma playlist de voyage, elle me tient compagnie, somnole avec moi, se réveille peu avant l'arrivée et s'intensifie en même temps que les battements du coeur au moment d'entrer dans une nouvelle ville.

Ce sentiment que l'on va quelque part, sans pouvoir influer sur la destination, sur le chemin à prendre, et qu'enfin notre esprit peut s'envoler des heures durant en regardant le ciel, le vert du talus qui défile, ou en fermant les yeux.

Porto Moniz - Madeira 01.2011
 

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