6.5.11

Eu sou portuguesa.

Aujourd'hui, je m'installe au Magnus Café pour la première fois depuis très longtemps, et ça me rappelle le premier semestre, quand on courrait ici en catastrophe avec Iza parce qu'Internet nous avait encore lâché à la maison, et qu'on avait besoin de Facebook, là, tout de suite, maintenant. Et pour une raison obscure, ça me donne aussi envie d'écrire un nouvel article sur ce blog, après un long silence. Il faut dire que mars n'a pas été palpitant, donc je n'avais rien à raconter, et que avril a été tellement rempli que je n'avais pas le temps de m'assoir pour écrire !

Je suis rentrée de Manchester le 3 avril, du Damian Marley dans la tête (http://www.youtube.com/watch?v=OMGd3mAfl-0) et avec sous les yeux le programme d'un mois où je n'allais pas beaucoup travailler. D'abord, c'est Julie qui m'a rendu visite, et elle ne plaisante pas quand elle dégaine son appareil photo, croyez-moi... Entre les 40 milliers de clichés, dont un bon nombre représentant nos pieds ensandalés, je pense que j'ai quand même réussi à remplir mon rôle de guide touristique portuense, bonus de bacalhau+meilleur café du monde sans frais inclu. J'ai  pu prouver à la blonde mes connaissances en matière de fabrication du Porto en anticipant les phrases de la guide des caves Croft (on en aura soupé du "belgium chocolate). Nous sommes également allées nous jeter dans le vent d'Espinho, acheter des épluches légumes, bronzer et nous mettre du vernis au Palacio de Cristal, et c'était priceless. Merci d'être venue amiga.



Une semaine après, ce sont les vacances qui se sont gentiment montrées, et m'ont mis dans un bus en partance pour Evora, ses murs blancs et jaune d'oeuf, ses ruines romaines et ses petites rues embaumant le soleil et les orangers. Mon hôte couchsurfing n'ayant pas montré le bout de son nez du week-end et m'ayant laissé son chien à garder en plus de ses clés et de son canapé, j'ai passé deux très petits jours à me balader dans la ville, la laisse du chien en question dans une main, l'appareil photo dans l'autre (très inconfortable, je ne vous conseille pas l'association), mon super sac Décath sur le dos et le plan de la ville en poche. C'est une très petite ville finalement, très jolie, mais qui se découvre rapidement. Le dimanche après midi (arrivée le samedi matin), mon hôte Miguel n'ayant toujours donné aucun signe de vie, j'ai décidé de fuir pour Faro, abandonnant le chien à son triste sort et à sa gamelle d'eau, et la clé chez le voisin de 90 ans qui failli faire une attaque quand j'ai sonné à sa porte.


Templo de Diana

Universidade de Evora


Prochaine étape : Faro. J'y arrive après 5 nouvelles heures de bus, dont je sors sans plan, sans nouvelles de mon nouvel hôte couchsurfing, et commençant à vaguement à me demander où j'allais bien pouvoir dormir cette nuit... Après avoir rencontré un australien tout aussi paumé que moi et avoir discuté un peu avec lui (monsieur était tout de même prof de fitness, c'était la première fois que j'en rencontrais un en vrai ! je n'ai malheureusement pas réussi à mieux comprendre ce qui pouvait pousser quelqu'un à pratiquer cette étranger profession), Max m'a enfin rappelé, et m'a expliqué comment me rendre chez lui. Chez lui, donc : un appart d'Erasmus (un de plus) abritant deux urkrainiens et un brésilien en résidents permanents, et tout particulièrement pour la nuit une couchsurfeuse américaine, un ami iranien, et moi. Beaucoup trop de candidats pour l'unique canapé, j'ai finalement terminé sur le matelas du balcon (couvert), crevée mais heureuse d'enfin parler à des gens et de ne pas être condamnée à faire la conversation avec un chien portugais.

A Faro, il ne faisait pas beau. Ce qui fait que la plage, unique attraction de la ville, n'avait plus grand intérêt. Commençant à être accro au bus*, j'en ai attrapé un de plus à destination de Tavira, charmante (mais pluvieuse) bourgade à l'est de Faro, toujours sur la côte. Visite des jardins du château, escapade le long de la rivière, embarquement dans un bateau rempli de surfeurs (des vrais, pas des gens qui squattent le canapé des autres comme moi), débarquement sur une île minuscule sur laquelle j'ai accompli la prouesse de me perdre... Il pleut, il pleut, il pleut tellement que c'en est un peu déprimant. J'ai écrit pour passer le temps, recroquevillée sur la chaise en plastique d'un bar de touristes, j'ai écrit des pages et des pages de pluie et de sable et de voyages en bus. Je suis rentrée après avoir assisté au dégoûtant spectacle d'une fille de 13 ans éclatant les boutons d'acné de son mec, sur les genoux duquel elle était impudiquement assise.




Pluie pluie pluie



Rentrée chez les ukrainiens, tout le monde est plongé dans le débat suivant : comment vivre trois mois avec 30€ ? En tout cas, pas en allant boire une bière à 7€ dans un bar super posh comme nous l'avons fait plus tard...


Le lendemain, Max était sensé m'accompagner à Lagos en train, avec pour projet principal de nous baigner dans les criques "paradisiaques" de cette "cité préservée" (merci les avis des guides touristiques). Sauf que j'ai été la seule à me réveiller à temps pour courir jusqu'à la gare et me jeter dans le dernier train du matin : c'est donc en solitaire que j'ai profité des vagues déchainées (cette fois j'avais prévu le maillot), des falaises ocres et creusées de grottes sous-marines, et des milk-shakes au chocolat en terrasse.. C'est d'ailleurs sur cette terrasse que j'ai malencontreusement oublié mon écharpe, ma jupe de roots, la prunelle de mes yeux ! J'ai rarement couru aussi vite que sur le trajet gare des bus-café en question, risquant à chaque foulée de percuter un touriste allemand, de me tordre la cheville sur les pavés fous ou (pire !), de rater le dernier bus de la journée... Finalement (je ne vous tiendrais pas en haleine plus longtemps), j'ai retrouvé mon écharpe qui séchait sagement sur la chaise où je l'avais installé après m'en être servi comme serviette de plage : soulagement intense. Puis j'ai réussi à trouver un trajet de bus un brin alambiqué qui allait me ramener à Faro, m'évitant de moisir une nuit à Lagos, en tongs, short et maillot de bain mouillé.





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