21.9.10

São Bento - Aveiro - Coimbra - Aveiro - São Bento. Back home.

Ce week-end : premier départ hors de Porto (non, pour ceux que ça étonnerait, je ne compte pas ma sortie à Ikea comme la première excursion majeure en terme de découverte du pays...). Après une longue hésitation sur notre destination, soumise aux réponses d'éventuels couch-surfers, Iza et moi nous sommes décidées pour Aveiro, puis Coimbra, deux villes au sud de Porto. Toutes deux des villes très étudiantes, mais relativement petites, et dont on a vite fait le tour, nous a-t-on dit. So, let's go.


Bon, on voulait partir tôt samedi matin, mais pour cause de soirée au théâtre prolongée et de cours à 8h toute la semaine, on a comme qui dirait émergé un peu plus tard... D'où le départ par le train intercité de 11h à la gare de São Bento, après une course endiablée dans les rues de Porto - objectif : traverser la ville à pied en 20 minutes. Easy ! Roulé-boulé dans le train, toutes suantes et essoufflées, certes, mais en instance de départ pour le soleil, la mer, les ovos moles, et le tout pour 2€30 ! Si c'est pas beau le Portugal :) 

J'étais assez excitée par le fait de partir, commençant à tourner en rond dans les rues de Porto, ne trouvant plus de musées à visiter, plus de quartiers inconnus dans lesquels errer l'appareil photo à la main... Je ne dis pas que j'ai fait le tour de Porto, loin de là bien sur ! Mais en tant que touriste, j'avais besoin de nouveaux horizons. Et comme j'ai la chance de vivre avec une polonaise atteinte d'une sérieuse addiction aux voyages, au stop et au couch-surfing, j'en profite pour me laisser un peu porter niveau destination et préparation - je me rattrape avec l'interprétariat une fois sur la route !


Après une heure dans un train bondé, nous sautons donc sur le quai d'Aveiro, petite ville traversée par une très (très très très) longue rue commerçante, et qui s'étend ensuite autour d'une immense lagune. La ville en elle-même n'a pas beaucoup d'intérêt, même si il est très agréable de s'y promener, et de se perdre dans les azulejos. C'était prévisible : tant de magnifiques azulejos à la fois sont vite montés à la tête de ma photographe de coloc, qui a aussitôt entrepris de répertorier tous les murs de la ville.




Une bonne quinzaine d'heures plus tard, je réussis enfin à faire lâcher à Iza son Nikon et à la traîner dans une pasteleiria, histoire qu'on s'intéresse un peu à la cuisine locale. C'est là que font leur entrée les Ovos Moles (je n'ai pas pris de photo), sucrerie locale qui nous a rempli le ventre pour le reste de l'après-midi en seulement 2 bouchées, la faute aux trois jaunes d'oeufs et au quintal de sucre utilisés rien que pour un exemplaire de la chose... Le ventre retourné par tant de sucre, écrasées par tout ce soleil et ces 30° (gens d'Edimburgh et d'ailleurs, spéciale dédicace), nous décidons courageusement et à l'encontre de tout bon sens d'aller visiter une réserve naturelle d'oiseaux à São Jacinto.


Mon portugais restant relativement pauvre, je ne comprend rien de ce que me raconte le chauffeur de bus (après réflexion, il me proposait sûrement un ticket, mais dans un tel dialecte, qu'il aurait aussi bien me vendre à son cousin contre 50 bacalhaus, je pense que j'aurais continué à lui tendre ma pièce d'un euro avec mon gentil sourire de touriste). Tout ce que je sais, c'est que la moitié de notre trajet aller-retour pour São Jacinto se déroula dans la fraude et la clandestinité, comme nous l'avons compris plus tard quand le contrôleur du ferry-boat a voulu composter nos inexistants tickets...


Arrivées à São Jacinto, nous découvrons rapidement qu'il n'y a strictement rien à voir, et qu'on aura beau marcher tous les kilomètres qu'on veut sous le soleil de 16h, on ne verra pas la plume d'un oiseau nationalement protégé sur ces terres. Nous nous échouons donc à bout de souffle sur une plage et nous jetons à l'eau pour une sportive (et courte) nage contre le courant et des vagues de OUF (j'en retrouve mon français de sale lycéenne). Comme bien sûr nous n'avions pas prévu le maillot, c'est complètement trempées et couvertes de sable et d'algues que nous rentrons à Aveiro, mais repues d'océan pour la semaine.

 


Il faut préciser qu'à ce moment de la journée (20h30) nous n'avions toujours aucune idée de l'endroit où nous allions passer la nuit... Il y avait bien Tiago, un ami d'ami d'ami (...) d'Iza, à qui elle avait envoyé plusieurs messages dans la journée, mais qui n'avait toujours pas donné de signe de vie. Finalement, nous recevons un très court texto de ce type, qui nous indique son adresse à Aveiro et nous dit que sa copine est là pour nous accueillir. Plutôt soulagées, nous découvrons Rua do Doutor Souso un appartement Ikea peuplés d'animaux de compagnie et de Teresa qui nous dit "Feel at home", nous conseille un resto pas cher pour la soirée, nous donne les clés de l'appart, et s'en va sans plus d'explications.


Le restau en question, A Maré Cheia, est en effet plutôt bon marché, mais pour le fun (et aussi parce qu'on avait décidé que ça devait être un week-end le plus cheap possible pour pouvoir profiter quand on serait à Lisboa) j'ai décidé de négocier. Le serveur s'est bien marré et nous a accordé un prix : 20€ pour les 2 plats de bacalhau, la bouteille de Vinho Verde et le café. Sympa de sa part, même si en échange il s'est incrusté à notre dîner en tête à tête pour nous raconter qu'il faisait partie d'une association de colombophiles et qu'il partait en Pologne en janvier pour assister à un congrès sur le pigeon - mais ceci est une autre histoire.


Après une longue soirée en compagnie de Teresa qui nous a fait découvrir Aveiro by night, nous sommes rentrés dans notre appartement d'adoption, crevées et ne rêvant que de nous écrouler sur nos matelas gonflables pour une nuit de quelques heures avant de partir à Coimbra par le premier train. C'était sans compter le chat de Tiago, que nous avons mis plus d'une demi-heure à chasser de notre chambre, occupé qu'il était à se jeter sur le mur, apparemment décidé à grimper au plafond. Etrange fut donc ma première expérience de couch-surfing, mais tout de même plaisante !

Note pour la famille : je suis passée par Oliveira do Bairro !

Coimbra : 9 heures du matin. Les pasteleirias sont bondés avant la messe, nous buvons notre shot de café au comptoir, les yeux dans le vague, le pain au lait à la main, une seule question nous obsédant.... Mais où trouver un Pingo Doce, seul magasin ouvert le dimanche et donc susceptible de nous fournir un déjeuner ? Ce n'est qu'après des kilomètres de marche que nous entrons dans un Pingo Doce géant où nous avons envie de tout acheter : la tapenade, le 100% pur jus qu'il est si difficile de trouver, le pain frais, les fraises, la pastèque...




Ce n'est qu'une fois rassurées sur le contenu de notre déjeuner que nous entreprenons la visite du centre historique/étudiant/touristique, intéressante concentration de vieux immeubles taggés sur une colline aux petites rues escarpées et jonchées de bières vides... A Universidade Velha est plutôt jolie - et me rappelle Rennes avec ses bouteilles plantées sur les grilles - mais bondée de touristes, et j'entend beaucoup de trop de français à la ronde. N'étant pas plus que ça intéressées par la Cathédrale, nous préférons nous abriter à l'ombre des eucalyptus et des palmiers du jardin botanique, ou nous mangeons notre pique-nique (sans pur jus, mais avec tapenade).




Nous avons passé le reste de l'après-midi au bord de la rivière, à l'ombre et les pieds dans l'eau, à somnoler pour rattraper nos heures de sommeil perdues dans les rues d'Aveiro. Sur le pont qui relie les deux moitiés de la ville, nous avons réalisé que Coimbra n'avait plus de secrets pour nous, il était temps de rentrer. Ce week-end m'a donné soif d'autres voyages : la semaine prochaine il serait bien possible que vous entendiez parler de Lisboa ! En attendant, retour à la réalité des cours, aux gâteaux ananas-coco, et aux déjeuners au RU à 2€15 (Edimburgh, again, si tu m'entends, ahah).

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