10.9.10

"Todo o mundo têm um MOCHE ?"

Laissez moi vous dire que TMN, leader téléphonique au Portugal, n'a aucune chance de se développer un jour chez des francophones. Leur plus grande campagne publicitaire auprès des jeunes a pour principal objet le MOCHE, une carte sim rechargeable - notamment distribuée for free à tous les étudiants Erasmus du pays. Grand moment de solitude quand mon rire de française a éclaté dans le département des Relaçoes Internacionais en réaction à : "Tout le monde a bien son moche ?" Oui, j'ai bien mon moche : +351964339175 (et un magnifique Samsung à 19,90€ pour marquer le coup).

Mais bref, le fait que je me tape la honte toute seule (et que je l'assume très bien) n'est pas nouveau, en France comme à l'étranger. Ce rendez-vous de pré-rentrée à la Reitora m'a en fait surtout permis d'avoir pleins d'informations (que j'avais déjà grâce à mes bien-aimées colocs) sur les bus, les musées, les réductions étudiantes... Mais aussi des choses extrêmement importantes comme de me voir offrir un t-shirt et un sac Universidade do Porto (gros budget), un stylo TMN (gros partenariat), et d'observer le sens pratique portugais dans toute sa splendeur. 

Illustration : mettez 30 étudiants Erasmus dans une salle de cours. Votre objectif final est de leur distribuer à chacun un sac rempli de petits dépliants, un t-shirt, 2 formulaires, une carte d'étudiant, un moche (s'ils n'en ont pas déjà un), et de récupérer leurs adresses. Comment procédez-vous ? Si vous êtes comme moi, vous faites passer une feuille sur laquelle les étudiants écrivent leur adresse, et leur numéro de téléphone portugais s'ils en ont déjà un. A la fin de la présentation, vous appelez les étudiants uns à uns et leur remettez tout ce que vous avez à leur remettre, et basta ! (oui on dit aussi basta ici)

Mais si vous vous appelez Teresa Medeiros et que vous travaillez au Serviço de Relaçoes Internacionais da UP, alors non, non vraiment, vous préférez faire autrement. Vous appelez chaque élève un à un avec un accent portugais terrible et dans un tel brouhaha que personne ne réagit quand vous l'appelez. Vous mettez 25 minutes à collecter les adresses de 30 étudiants. Vous appelez une seconde fois chaque élève avec le même accent et dans le même brouhaha pour collecter les numéros de téléphones, et demander à ceux qui n'en ont pas s'ils en désirent un. Vous passez votre petit diaporama. Puis vous appelez de nouveau les élèves les uns après les autres pour qu'ils viennent chercher leurs formulaires et leur moche. Vous les faites se rassoir. Vous demandez s'il y a des questions. Vous emmenez vos 30 élèves à l'autre bout de la Reitora et les faites patienter 20 minutes avant de leur donner leur cartes d'étudiants. Et puis là, comme vous avez quand même passé 2h et quart à leur faire perdre leur temps, vous les laissez partir avec votre gentil sourire de gentille Teresa.


Mercado de Bolhao, où je suis allée jeudi avec Izabela. Une immense halle sur 2 niveaux où des petites vieilles vendent du pain, des poulets vivants, du boudin et des fleurs en tissus, et te font des immenses sourires quand tu leur adresses un laborieux : "Preciso de quatro tomates e de cebolas por favor."


Si le début de cet article a pu vous paraitre (un peu ?) désabusé, je vous arrête tout de suite : ces cinq premiers jours à Porto m'ont certes épuisé (je n'avais pas autant marché depuis des siècles), mais aussi enchanté ! Si je n'ai pas encore fait beaucoup de rencontres, j'ai silloné la ville de long en large, surtout mercredi et jeudi, et tout ce que j'ai vu était incroyable. Incroyablement dépaysant, beau, coloré, intrigant, et nouveau nouveau nouveau. Même les catacombes que j'ai visité hier avec Iza, et qui ne valent vraiment pas le détour pour le prix que coûte la visite (2,5€ tarif étudiant pour 3 crânes et 5 fémurs), nous ont réservé leur lot de surprises. Et le musée à l'étage, constitué de 3 peintures et une bonne douzaine de sculptures de la Vierge Marie valait finalement le coup, nous offrant une vue imprenable sur Sandeman.






 Autre évènement disons... original : la présence hier soir dans les rues du centre de quelques centaines d'étudiants portugais drapés dans de longues et épaisses capes noires. Après avoir spéculé avec Iza pendant une bonne heure autour d'un verre, nous avons enfin osé leur demander ce qu'ils fêtaient. Réponse : le début de l'année. Ah. Bon.




Ce soir, la fatigue est bien présente, mais je n'ai que des projets en tête : Lisbonne dans une ou deux semaines, Coimbra bientôt aussi j'espère, le challenge de la rentrée et de l'emploi du temps lundi, des trucs aussi insignifiants que mon premier repas à la cantine de la fac, une glace à la maracuja demain sur les quais, la participation au lundi soir fou près du Ponte Luis I, la découverte (peut-être ?) de nouveaux voisins londoniens... Des projets aussi merveilleux que ceux du premier week-end de novembre...

4 commentaires:

  1. Teresa a du faire un stage à l'Espace A-venir, c'est pas possible ... ^^

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  2. C'est très probable... Elle en a tiré son sens implacable de l'organisation, et une tendance à renvoyer des dossiers importants (genre, inscription à l'université) après les dead lines...

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  3. La petite question de CycyBobo : Sandeman, c'est le Superman local ?!? :)

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  4. Sandeman, c'est le très réputé maestro du Porto très chère ! Collaboration hispano-portugaise, d'où la cape et le sombrero ! La classe incarnée, le tout baignant dans l'alcool.

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